Il y a quelques semaines, je m'initiais à la plongée en Tunisie. Avec les collègues, nous nous sommes rendus à Tabarka, ville de prédilection pour le snorkeling et réputée pour ses coraux qui, parait-il, se trouve à une profondeur de 25 m et plus.

 
À 2h30 à l'ouest de Tunis, 22 km de la frontière algérienne, le port de Tabarka s'allonge en péninsule qui culmine par un cap rocheux sur lequel se dresse un fort génois. Ce fort leur a permis de tenir tête aux Ottomans jusqu'à 1741. La marina est un incontournable mais demeure relativement modeste avec ses quelques bateaux de plaisance, de rafiots de pêche et ses vedettes douanières.
 
Nous retrouvons le propriétaire de la compagnie où Christine avait réservé un baptême de plongée pour moi, David, elle-même, Ludovic, et leur deux amis Laurence et Charlélie. L'embarcation, douteuse soit-elle, nous a amené jusqu'à un cap de roc entouré de petits bancs poissons.

 
La petite séance de formation a duré à peine 10 min et hop, nous étions dans l'eau pour un 15-20 minutes de plongée à l'aide du moniteur à 5-10 m. Vu : pieuvres, dorades et autres poissons exotiques. Ce n'est qu'un début !

 
Avis aux intéressés, il y a des pirates en Tunisie.


 
C'est la première fois que je me sépare de mes enfants pour une si longue période. 3 mois, c'est éternel pour un papa qui ne peut pas serrer ses amours fort fort dans ses bras. Est-ce aussi long pour des enfants ? Je ne sais pas. Du moins, pour les miens.
 
J'ai su que je partais officiellement au mois de février. Pour eux, la Tunisie, c'était loin. Loin au plan géographique, mais moins loin que le Népal car il fallait seulement prendre 2 avions au lieu de 3. Et loin au plan temporel car leur départ serait seulement à la fin juin, après les classes. Le jour de l'annonce officielle aux enfants, ils réagissent positivement. Ma grande Emma, déjà bien allumée sur les autres cultures, nous lance d'emblée deux questions:
 
- Maman, Papa, est-ce que c'est le pays où Raif Badawi est emprisonné et se fait fouetté ? - non ma belle. Ne t'inquiète pas.
- Maman, Papa, est-ce que je devrai apprendre à parler arabe ? mmmh, un peu mais on verra ma belle. Ne t'inquiète pas.
 
Théo, pour sa part, avait une question beaucoup plus pragmatique:
 
- Papa, est-ce qu'ils sont tous bruns là-bas ?
 
Naomi, tant qu'à elle, avait hâte de voir le désert et les requins dans la mer Méditerranée.
 
Ils savaient que j'allaient partir avant eux. Ils le savaient mais ne semblaient pas ébranler outre-mesure. Jusqu'au moment où j'allais franchir la porte pour aller rejoindre le quai d'embarquement à l'aéroport de Montréal. Ouf, tel que vous le voyez sur la photo ci-haut, c'est vraiment à ce moment précis que les enfants ont compris ce qui se passait. Les émotions sont vite montées à la surface. Calins, pleurs, bisous, calins, pleurs. Inutile de dire que ça été difficile. Depuis, tout le monde leur parle de leur départ. C'est rendu un peu banal. À travers ça, leur petite routine continue. Mais le temps passe si vite. Cette routine sera bientôt complètement transformée par l'air salin méditéranéen et une culture centenaire enveloppante. 
 
Annik s'affaire à finir sa session d'été à la maitrise de l'IRECUS. Un merci spécial à notre amie Anny qui lui a donné un fier coup de main à la maison pour sa fin de session d'hiver. Franchement, elle a sauvé la mise. Elle, et Skype ! À travers tout ça, des rénos et du paquetage. Beaucoup de paquetage.
 
De mon coté, les préparatifs vont bon train et le boulot me tient passablement occupé. Et déjà, il reste 20 jours avant la réunion familiale. Les billets d'avions sont achetés. L'avion décolle le 27 juin.
 
Aujourd'hui, j'ai demandé à Théo ce qu'il apporterait dans ses valises. Il m'a répondu "mes vêtements". Tout simplement. Quelle simplicité. C'est beau. Ils sont prêts.